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Libération

Les très choyés bébés français

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Environ 4% du PIB : les moyens consacrés par l’Etat à la famille sont parmi les plus importants d’Europe.
publié le 3 juin 2013 à 22h06

Comparée à ses voisins européens, la France est un pays qui consacre énormément de moyens à la famille. En volume, selon la plus récente évaluation de l’OCDE, cet effort représentait près de 4% du PIB en 2009, soit un peu plus qu’un Etat-providence modèle comme la Suède (3,75% du PIB) et au moins deux fois plus que ses cousins d’Europe du Sud (1,5 à 2% du PIB). Un chiffre à comparer aussi à la moyenne dans les 33 pays de l’OCDE, qui culmine à 2,6% si l’on englobe les trois principales composantes de la politique familiale (les aides en cash, les avantages fiscaux et les services - crèches, garderies, scolarisation des enfants…).

Au Sud, on se serre la ceinture. Seuls trois pays (Luxembourg, Royaume-Uni et Irlande) font mieux que la France, versant jusqu'à 4,2% de leur PIB. Mais c'est un trompe-l'œil, avertit l'économiste Willem Adema, spécialiste des politiques sociales à l'OCDE : «Cela tient à la nature du système anglo-saxon où les allocations familiales dépendent essentiellement du revenu des parents. Avec la crise, le nombre de familles pauvres ou de mères célibataires au chômage a fait exploser les dépenses.» Comme le note Antoine Math, chercheur à l'Institut de recherches économiques et sociales, c'est d'ailleurs «un des défauts du système français qui s'occupe très mal des familles très pauvres et des familles monoparentales».

La politique familiale n'étant pas du ressort communautaire, chaque pays a construit son