Le rabot est définitivement un ustensile hollandais. En tout cas, l’outil privilégié du Président en cette période de grande rigueur budgétaire. Hier, Jean-Marc Ayrault a confirmé que le gouvernement préférait raboter le quotient familial (ce sera la deuxième fois depuis le début du quinquennat) plutôt que de remettre en question le caractère universel des allocations familiales.
En une semaine, François Hollande a donc changé d'avis. A deux reprises, il avait pourtant annoncé sa volonté de moduler les allocations en fonction du revenu des familles, pour éponger les 2 milliards d'euros de déficit de la branche. Mais, la piste du quotient familial est finalement revenue sur la table. Et s'est imposée. Plus simple, plus juste, selon le gouvernement. L'argument politique a, semble-t-il, été décisif : «Il y a eu un effet calendrier qui a plaidé pour le quotient, explique un conseiller. Après la mobilisation contre le mariage pour tous, on n'avait rien à gagner à radicaliser les associations de famille.» Or ces dernières avaient fait comprendre que toucher un cheveu à la politique familiale serait assimilé à un casus belli…
Continuité. «En agissant ainsi, le gouvernement prend ses responsabilités, a plaidé Jean-Marc Ayrault. Réduire la dette et les déficits publics, sauver le modèle social républicain en le réformant et en le rendant plus juste : c'est ce que j'appelle le nouveau modèle français…» Le Premier