A priori, ce pourrait être une aubaine pour les consommateurs. Mais pour les économistes c'est un cauchemar. Une maladie incurable contre laquelle le Japon se bat depuis plus de vingt ans. Le phénomène qui inquiète tout le monde, y compris Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a un nom : la déflation. Certes, il ne s'agit encore que d'une inquiétude. Mais la plupart des experts sont formels : «Les risques liés à une baisse généralisée des prix en zone euro sont désormais supérieurs aux risques inflationnistes.» Selon Eurostat, l'inflation dans la zone a connu une décélération spectaculaire en avril, pour s'établir à 1,2% sur un an. Du jamais-vu depuis 2008. Ce coup de frein, surtout, n'a jamais été aussi fort. Il y a tout juste un an, la zone euro affichait un taux d'inflation proche des 2%, soit la cible au-delà de laquelle la BCE refroidit la «fièvre» des prix en augmentant ses taux d'intérêt. En 2008, ce même indicateur frôlait les 4%.
Selon une étude (1) publiée hier par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), plusieurs facteurs expliquent ce soudain ralentissement de la hausse des prix. «Les politiques d'austérité budgétaire menées simultanément dans la plupart des pays de la zone ont failli en aggravant la récession, estime Xavier Timbeau. Aujourd'hui, elles portent en elles les germes de la déflation.» Et si la contraction des prix devient de plus en plus réelle, c'est du fait des consommateurs au c