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Interview

Benjamin Coriat : «La qualité va devenir un enjeu majeur»

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Pour l’économiste, les firmes installées vont devoir répondre en mettant en avant ce qui fait leur force.
publié le 9 juin 2013 à 19h16

Benjamin Coriat, économiste, est professeur des universités et enseigne à Paris-XIII. Il copréside le collectif des Economistes attérés.

Le phénomène low-cost prospère depuis une dizaine d’années. Va-t-il encore croître ?

Il n’est pas amené à se développer indéfiniment, mais il a encore un espace de croissance. D’une part, car il satisfait une demande de produits simplifiés sur des besoins de base et, d’autre part, parce qu’il s’attaque à des niches dans lesquelles il y a des rentes excessives pour le marchand, comme dans l’optique. Le low-cost a encore une bonne marge de croissance si la réglementation le lui permet. Dans certains secteurs, le client est toujours captif des acteurs historiques. Air France reste, par exemple, assez fort sur la plupart des aéroports corses pour empêcher l’arrivée de concurrents. Du côté de la SNCF, dans un certain nombre de cas, la desserte n’est plus assurée qu’en TGV à des tarifs prohibitifs.

Peut-il devenir la nouvelle norme économique sur laquelle la majorité des acteurs de la consommation vont devoir s’aligner ?

Non. Mais le low-cost est désormais une variable incontournable dans la stratégie des entreprises en ravivant la concurrence. Les firmes installées vont devoir répondre sur les entrées de gamme en mettant en avant ce qui fait leur force : la qualité. C’est un véritable argument face à certains acteurs qui tirent toujours plus les coûts de fabrication vers le bas. Offrir un vrai rapport qualité-prix dans ce segment va être un enjeu concurrentiel majeur.

Le low-cost est-il bon pour l’économie ?

Dans des économies comme les nôtres, où existent de nombreuses rentes, le low-cost remplit un vrai rôle, car il assainit certaines situations.Mais il y a deux choses sur lesquelles il faut