«Tout ce qui a son prix est de peu de valeur»: la folie low-cost qui s'est emparée du consommateur pourrait se résumer à ce sophisme nietzschéen. Dans le monde cheap des compagnies aériennes à bas coûts, des quatrièmes larrons de la téléphonie et des hypers qui écrasent les prix, tout ce qui fait normalement la valeur des biens et des services n'a plus court : la rareté et la qualité, la robustesse et la longévité, l'amour du travail bien fait et le droit du travail, le respect du salarié et du client…
«Tout doit disparaître !» Pionnier du transport aérien en bétaillère au mitan des années 90 et copié depuis par EasyJet et consorts, le patron de Ryanair, Michael O'Reilly, en est l'exemple le plus clownesque. La cabine de pilotage ? «Un seul pilote suffit, laissons faire ce satané ordinateur.» Les passagers ? «Pourquoi ne pas taxer les obèses ou rendre payant l'utilisation des toilettes ?» Et pourquoi ne pas réfléchir «à la possibilité de retirer les accoudoirs» ? De la provoc? N'ayez aucun doute : s'il ne restait pas un semblant de réglementation sur les tarmacs, M. O'Reilly passerait sûrement à l'acte. Et pourtant, ça marche. Le client ne voit que le prix massacré et en redemande. Enfin, quand il n'est pas bloqué depuis 24 heures dans le hall sordide d'un aéroport de seconde zone. Ou quand il n'est pas privé de 3G, wi-fi et datas depuis des plombes avec un service client aux abonnés absents alors qu'il croyait avoir «tout compris» !
Mais il