La menace planait depuis plusieurs mois sur les usines européennes de Michelin. Confronté à une baisse de ses ventes depuis la fin 2011 (- 8% au premier trimestre 2013), le géant français du pneumatique avait prévenu que des restructurations étaient à l’étude. C’est l’usine de Joué-lès-Tours, aux portes de l’agglomération tourangelle, qui va en faire les frais dans l’Hexagone. Selon des sources syndicales, la multinationale clermontoise, qui emploie plus de 23 000 personnes en France et 63 000 en Europe, s’apprête à y supprimer 700 de ses 930 emplois. Le détail du plan de sauvegarde de l’emploi sera exposé mercredi aux représentants du personnel. Un comité central d’entreprise se tiendra ensuite à Clermont-Ferrand jeudi.
Déjà touchée par un plan social en 2009, avec la suppression de 340 postes sur 1 300, cette usine est le principal site de Michelin en France pour la production de pneus destinés aux poids lourds. Une activité dans laquelle les volumes de production ont chuté d’un quart depuis 2007. L’an dernier, les ventes ont encore diminué de 4% en première monte et de 14% en remplacement (80% des volumes). Résultat, les usines françaises de Michelin ne tournent qu’à 60% de leurs capacités pour l’activité poids lourds. Une situation qui menace la rentabilité du groupe, ne cesse de répéter sa direction. L’an dernier, ses bénéfices ont pourtant bondi de 24,5%, à 2,4 milliards d’euros, mais sans que l’Europe n’y soit pour quelque chose. Ils ont été tirés par les bons résultat