En Allemagne, on l’appelle parfois «le nouveau Siegfried», ce surhomme de la mythologie germanique qui se bat bravement pour sa cause… Jens Weidmann, 45 ans, gouverneur de la Banque centrale allemande - la Bundesbank - depuis 2011, est devenu au cours des derniers mois le héros des eurosceptiques allemands. L’homme n’hésite pas à s’en prendre aux plans de sauvetage de l’euro et à la BCE, où il représente pourtant l’Allemagne au sein du Conseil des gouverneurs…
Constitution. Aujourd'hui et demain, Jens Weidmann répondra ainsi aux questions des huit juges de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui s'apprêtent à examiner de nouveau la compatibilité des plans de sauvetage de l'euro avec la Constitution allemande. En septembre, les juges avaient déjà approuvé, malgré quelques réserves, les principes du fonds de secours (MES) et du traité budgétaire européen, jugés conformes à la loi fondamentale. Mais cette fois, les auditions de Karlsruhe porteront aussi sur le nouveau programme de rachat «sans limite» de dettes des pays du Sud (OMT) par la Banque centrale européenne (BCE), mis sur pied en septembre pour aider les Etats les plus fragiles de la zone euro. Ce plan a joué un rôle majeur dans l'accalmie récente des marchés, même s'il n'a jamais été activé. Reste à savoir si la BCE outrepasse son mandat de ne pas financer les Etats, comme le pense Jens Weidmann. Mario Draghi, le président de la BCE, a toujours affirmé qu'il n'en était rien. A