La popularité de Bruxelles ne risque pas de remonter en Grèce, secouée par deux informations chocs ces dernières quarante-huit heures : l’arrêt immédiat, hier soir, de la télévision publique ERT (lire page 29) et le blocage de la vente de la compagnie gazière Depa au géant russe Gazprom. Ces annonces sont survenues alors que les «men in black» de la troïka - Poul Thomsen du FMI, Matthias Mors de la Commission européenne et Klaus Masuch de la Banque centrale européenne -, étaient justement arrivés lundi à Athènes, pour leur énième inspection trimestrielle.
C'eût été une visite très banale si, le 5 juin, n'était sorti du Fonds monétaire international un rapport explosif pointant les nombreuses erreurs de jugement commises par les bailleurs de fonds internationaux dans la gestion de la crise grecque depuis 2010. Une autocritique qui a évidemment renforcé dans la population le sentiment d'être les cobayes d'une expérience ratée, responsable de 27% de chômage et de 30% de la chute du PIB. Mais contrairement à ce qu'on aurait pu penser, le grand mea culpa washingtonien et la vive querelle qui a ensuite fait rage entre le FMI et la Commission européenne, droite dans ses bottes, ne semblent pas vraiment renforcer la main du gouvernement grec. Le Premier ministre, Antonis Samaras, aurait pu sauter sur l'occasion pour remettre en cause tout ou partie du programme d'austérité. Il ne l'a pas fait, se bornant à déclarer que les «erreurs» sont en voie de correction, mais qu'il reste néanmo