Pendant des années, la question des multinationales qui échappaient à l’impôt n’intéressait personne. Mieux, certains gouvernements encourageaient les entreprises à mettre au point des systèmes d’optimisation fiscale pour contourner la législation existante. Ainsi, en 2004, les Etats-Unis avaient décrété une amnistie fiscale sur les bénéfices réalisés à l’étranger par les grands groupes. Grâce à l’administration Bush, 350 milliards de dollars (263 milliards d’euros) étaient rentrés au pays en payant une contribution de 5,25%, loin des 35% d’impôt du taux légal.
Apple. Depuis, la crise financière et la récession ont vidé les comptes publics. Et les Etats se disent - enfin - qu'ils ne peuvent plus laisser leurs multinationales s'enrichir sans être normalement imposées. Le sujet mobilise à gauche, comme à droite. Aux Etats-Unis, le Sénat dominé par les démocrates a publié des rapports accusatoires contre Apple ou Google, qui, grâce à des montages financiers, ont transféré dans leurs filiales aux Bahamas et aux Bermudes, des milliards de dollars de cash. Au Royaume-Uni, le gouvernement conservateur a fait de Starbucks - qui ne paye aucun impôt dans le pays - l'emblème des multinationales qui se jouent des fiscs européens. Sous la pression, la chaîne de cafés a accepté de payer plus d'impôts au Royaume-Uni.
En février, le G20 s'est saisi du sujet. «Nous sommes déterminés à définir des mesures pour répondre aux enjeux d'érosion des bases et