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Libération
EDITORIAL

Perspective

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publié le 11 juin 2013 à 22h06

25 000 ! 25 000 seulement. Les derniers chiffres confirment que le succès n’est pas au rendez-vous des emplois d’avenir. Et il est probable que le pari gouvernemental de faire signer 100 000 contrats de ce type d’ici la fin de l’année ne sera pas tenu. On entend déjà les belles voix libérales se gausser de cet échec, fustiger l’inefficacité de ces emplois subventionnés. Elles ont tort. Si l’aide de l’Etat ne peut être une réponse au chômage des jeunes ; si la signature de quelques dizaines de milliers de contrats ne permettra pas d’inverser la courbe désespérante des demandeurs d’emploi, ce dispositif est porteur d’une réalité qui dépasse les statistiques. Car plus qu’un simple travail, une rémunération, il ouvre des perspectives à des jeunes sans diplôme, sans qualification, issus le plus souvent de milieux et de zones défavorisés.

C’est cette réalité sociale, économique et humaine que nombre de grandes collectivités locales - à qui sont prioritairement destinés les emplois d’avenir - doivent mesurer. Le retard accumulé par les régions et des départements urbains sur les collectivités rurales ne peut se justifier par une seule logique financière. Que l’Ile-de-France et la Seine-Saint-Denis, très loin derrière la Corse ou la Haute-Vienne, soient à la traîne dans la signature des contrats d’avenir n’est pas admissible. Il appartient aux responsables politiques locaux de se saisir de la manne gouvernementale, non pour permettre au pouvoir de tenir sa promesse statistique, mais