Veille de combat, ce 24 mai. Dans vingt-quatre heures, Wendy Thiéry, 20 ans, combat pour un titre de championne de France de boxe à Rillieux-la-Pape, près de Lyon. Le 7 janvier, elle a signé un contrat emploi d'avenir avec le club de savate (boxe française) de Laneuveville-devant-Nancy, dans lequel elle «vit» depuis onze ans. «J'ai commencé la boxe à 9 ans et demi au collège de Jarville avec Jacques Komorn», également prof d'histoire-géo , raconte cette piquante brune aux yeux bleus. «Pas du tout sportive, je me suis mise à faire dix-huit heures de boxe par semaine.» Dans les locaux du club, elle décrit son parcours scolaire. Originaire de la Californie, la cité de Jarville, elle a décroché une bourse au mérite au lycée et un bac pro mécanique, malgré un environnement social délétère.
Absence de père, mère sans emploi, une seconde hachée par un déménagement. «Il y a un an, elle était au fond du trou», selon Komorn, qui l'a testée en bénévolat, avant de l'employer à la Toussaint pour encadrer les enfants. Aucun des 22 clubs de Lorraine n'avait de permanent. C'est un vrai pari de recruter un emploi d'avenir sur trois ans, avec 600 euros mensuels à sortir en plus de la subvention d'Etat. Depuis le 1er mars, Wendy loue un appartement où elle se sent enfin chez elle. «Mon projet, dit Jacques Komorn, c'est que Wendy ait une forte employabilité dans trois ans. Je la forme pour qu'elle vole de ses propres ailes.» Il est