Avec 25% de chômage chez les jeunes, pourvoir les emplois d’avenir devrait être un jeu d’enfant. Mais entre le profil des postulants et les réticences des employeurs, l’exercice n’a, en réalité, rien d’évident.
A la mission locale
«Il est où mon emploi d'avenir ?» Une fois la porte d'Objectif Emploi poussée, au premier étage d'un centre commercial à Saint-Denis (93), c'est la phrase lancée ces dernières semaines par des jeunes de la ville, selon ses responsables. Du pain béni, a priori, pour cette association qui doit faire signer cette année 250 de ces nouveaux contrats, sur les 2 736 assignés à la Seine-Saint-Denis. Sauf que depuis six mois, seuls une trentaine de jeunes ont été recrutés. «Un emploi d'avenir est un contrat de travail pour lequel il faut un salarié… et un employeur. Or, il n'y a pas assez d'employeurs», constate Patrick Vassallo, son président.
En février, à la réunion où étaient conviées les 130 associations de Saint-Denis employant des salariés, seules 15 sont venues. «C'est difficile pour une association de se projeter dans l'avenir, et de mettre à disposition un encadrement pour accompagner un jeune non qualifié», explique le directeur général, Gilles Verdure. Objectif Emploi, elle-même, à tout juste équilibré son budget 2013 en février, et celui de 2014 reste aléatoire. «Or, un emploi d'avenir, c'est 10 000 euros par an si on part sur trois ans», renchérit Patrick Vassallo. Le conseil régional complète bien la subvention de 75% de l'Etat,