Menu
Libération
portrait

Pierre Gattaz. Epris d’entreprise

Article réservé aux abonnés
Fils d’un ancien patron des patrons, l’industriel volontaire et chaleureux sera le prochain élu à la tête du Medef.
Paris, 1er juin 2013 Pierre Gattaz, industriel français. COMMANDE N°2013-0593 (Frédéric STUCIN)
publié le 13 juin 2013 à 19h06

Dans le monde médiatico-politique, le rôle dévolu au président du Medef est simple: incarner le prêchi-prêcha libéral à base d'exhortation à moins de fiscalité et plus de compétitivité. Pendant huit ans, Laurence Parisot a très bien fait le job, en y ajoutant une touche plus personnelle sur la diversité. Le 3 juillet, ce sera au tour de Pierre Gattaz de prendre cette place. Hier, les deux autres candidats de poids au poste de patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi, ont annoncé qu'ils se ralliaient à lui (lire page 16). Le vote sera une formalité.

Jusqu'à présent, ce qu'on a lu de l'homme a de quoi faire peur. Pierre Gattaz serait une sorte de petit patron poujadiste antisyndicats, proche de l'UMP, avec pour mission de pourrir le gouvernement. Une réputation qu'il doit à son physique de trapu-costaud à la Lino Ventura, à son slogan - «Un Medef de combat» (sous-entendu contre la gauche) - et, enfin, à son ascendance : il est le fils d'Yvon Gattaz, président du CNPF (l'ancêtre du Medef) dans les années 1980, et en son temps pourfendeur du pouvoir socialiste. Celui qui nous reçoit au siège de la fédération des Industries électriques, électroniques et de communication (dont il est le président) n'est pas vrai