«Notre objectif, c'est l'équilibre. Ce n'est pas moins de déficit, c'est un déficit zéro dès 2018.» C'était le 16 juin 2010. Le ministre du Travail de l'époque, Eric Woerth, vendait sa réforme des retraites, dont la principale disposition, le report de l'âge légal de départ, allait renvoyer la question des découverts chroniques du système au rayon des mauvais souvenirs. A peine trois ans plus tard, patatras. L'équilibre promis n'aura pas lieu. Pis, à la fin de la décennie, le trou financier sera encore de plus de 20 milliards d'euros, sur les 45 milliards de déficit attendus en 2020 au moment de la réforme… Bref, tout ou presque est à refaire.
Pour la gauche, qui hérite du bébé, l’effort à réaliser est donc financièrement du même ordre que celui de la droite. Avec un souci supplémentaire : elle ne pourra user d’un des outils les plus puissants, le report de l’âge légal, tant elle s’est dressée contre à l’époque, dénonçant son caractère socialement injuste.
Autrement dit, l'éventail des outils se resserre sérieusement. Le rapport de la conseillère d'Etat Yannick Moreau, remis aujourd'hui au Premier ministre, proposera à l'exécutif d'autres pistes ( Libération du 5 juin), dont l'une des plus polémiques consiste à rapprocher les règles entre le public et le privé, notamment pour les bases de calcul de la pension (lire ci-co