L'affaire Tapie commencerait-elle à délier quelques langues ? Mis en examen avant-hier pour «escroquerie en bande organisée» en compagnie du président démissionnaire du BRGM Jean-François Rocchi (lire ci-contre) et de l'un des trois arbitres du dossier, le magistrat retraité Pierre Estoup, l'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy et actuel PDG d'Orange, Stéphane Richard, a apporté une précision inédite aux enquêteurs. Il leur a affirmé, tout comme Jean-François Rocchi, que Bernard Tapie était présent à une réunion cruciale, fin juillet 2007 à l'Elysée, destinée à mettre en place la procédure d'arbitrage dans le litige qui l'opposait au Crédit lyonnais à propos de la vente d'Adidas. «Etais-je présent, peut-être, s'ils le disent, il n'y a aucune raison qu'ils mentent», affirme aujourd'hui Bernard Tapie dans une interview au Figaro, tout en démentant catégoriquement la présence de Nicolas Sarkozy. Mais en reconnaissant que celui-ci a «donné son feu vert» à l'arbitrage. Lors de cette réunion organisée par Claude Guéant, le 24 ou le 25 juillet 2007, étaient ainsi présents Stéphane Richard et Jean-François Rocchi, Bernard Tapie, donc, mais aussi François Peyrol (secrétaire général adjoint en charge notamment des dossiers financiers), comme l'ont confirmé Rocchi et Richard aux enquêteurs. Claude Guéant aurait indiqué : «Nous allons faire l'arbitrage», selon les propos de Stéphane Richard aux enquêteurs.
Ce dernier, outre