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Armée : l’industrie sur la défensive

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Malgré les promesses de Hollande sur le maintien du budget de la défense, les industriels s’attendent à des coupes dans les programmes. La prime ira à ceux qui ont un pied dans le secteur civil.
publié le 14 juin 2013 à 22h36

Les visiteurs du salon du Bourget, la semaine prochaine, n’auront guère de peine à différencier les industriels de l’aéronautique civile des fabricants d’armes. Ce sera champagne pour les uns, soupe à la grimace pour les autres. Une nouvelle loi de programmation militaire est attendue pour l’été sur le bureau du Premier ministre (pour présentation à l’automne devant le Parlement) et les industriels de l’armement tremblent pour leurs commandes, conscients de la détermination des pouvoirs publics à tailler dans la masse en cette période de restrictions drastiques. Et c’est valable pour la plupart des pays d’Europe.

Moyens. Dans ce contexte, les plus chanceux sont ceux qui peuvent afficher une activité «duale» - à la fois civile et militaire -, à l'image du géant franco-allemand EADS, tiré vers le haut par les performances d'Airbus ou du groupe Safran qui motorise les avions de combat et surtout les avions de ligne. En revanche, les entreprises vivant essentiellement du militaire ont du souci à se faire, tels Nexter (fabricant de blindés et de canons), MBDA (filiale d'EADS dans les missiles) ou, dans une moindre mesure, Thales, qui réalise 55% de son chiffre d'affaires dans la défense.

Encore que la situation aurait pu être bien pire. Grâce, peut-être, à l'engagement français au Mali, le chef de l'Etat - et chef des armées - a voulu maintenir le budget de la défense, 31,4 milliards d'euros annuels alors que Bercy militait un temps pour une ba