Menu
Libération
Analyse

Europe-Etats-Unis : le libre-échange en toute discrétion

Article réservé aux abonnés
Les débats entre les 27 sur l’ouverture d’une négociation commerciale s’éternisaient vendredi soir.
publié le 14 juin 2013 à 22h36

U

n deal arraché en catimini qui risque (bientôt) de faire du bruit ? Ou un veto qui pourrait hystériser les Etats-Unis et sonoriser les coulisses de la diplomatie commerciale ? Après onze heures de discussions, les 27 ministres européens du Commerce bataillaient toujours, vendredi soir, à Luxembourg, pour tenter de se mettre d’accord sur un mandat de négociation pour un méga-accord de libre-échange entre l’Union européenne et les Etats-Unis. La France, apparemment inflexible dans son désir de sortir l’audiovisuel du «package», tenait tête, notamment, à l’Allemagne et au Royaume-Uni, fervents avocats d’un rapprochement transatlantique.

Jusqu'au bout, les partisans d'un accord ont vanté le besoin de rééquilibrer l'irrésistible déplacement de la production et des échanges vers l'Asie et le Pacifique, au détriment du pôle Etats-Unis-Union européenne, qui pèse pourtant 40% des échanges mondiaux. Les opposants redoutaient déjà une euro-abdication préjudiciable au modèle (ou ce qu'il en reste) continental. «L'exclusion de l'exception culturelle des négociations est un bel arbre qui ne doit pas cacher la forêt des renoncements potentiels des Etats membres - et de la France - sur de nombreux choix de société», plaidait dans la soirée Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie-les Verts et vice-président de la commission du commerce international.

«Loch Ness». Pourquoi resserrer des liens entre deux partenaires qui pèsent déjà près de la moi