Arnaud Negri est consultant spécialisé dans les secteurs de l’aéronautique et de la défense chez Syndex, un cabinet qui conseille les représentants des salariés.
La filière aéronautique se porte-t-elle bien ?
A première vue, oui. Avec 310 000 emplois à la fin 2012 (170 000 directs et 140 000 indirects), le secteur a créé 8 000 emplois net depuis un an en France, ce qui constitue une vraie performance au regard du contexte industriel général. Mais si l’on inclut de plus petites entreprises, les sous-traitants de deuxième ou troisième rang, la situation est plus contrastée. Ces entreprises, parfois des TPE de 15 salariés travaillant aussi pour d’autres secteurs, comme l’électronique ou l’automobile, souffrent de la très forte internationalisation de la filière, qui fait de plus en plus appel à des sous-traitants est-européens et asiatiques.
Mais l’emploi progresse dans les grands groupes…
Oui, mais pas autant en France qu’à l’étranger. Chez EADS, il a progressé de 20% en France entre 2003 et 2012, alors que le chiffre d’affaires a crû de 90%. Chez Safran, dont l’Etat est le premier actionnaire, le chiffre d’affaires a progressé de 28% sur 2012 et l’emploi de 8%, mais il a en réalité reculé de 5% dans l’Hexagone, tandis qu’il augmentait de 36% ailleurs. La situation est analogue chez Thales, dont l’Etat est également le premier actionnaire.
Cette croissance profite-t-elle assez à l’Europe ?
Au Bourget, on va se féliciter des commande