La communauté scientifique espagnole vient de tirer la sonnette d'alarme. La politique d'austérité menée par l'exécutif conservateur pourrait bien porter l'estocade à un secteur déjà très affaibli. Dans une lettre adressée au gouvernement, le collectif scientifique qui regroupe les chercheurs, étudiants et professeurs, dénonce «le démantèlement d'un système qui a mis des années à se mettre en place et dont plusieurs programmes de pointe risquent d'être abandonnées faute de moyen». Cette année encore, l'investissement public dans la recherche et développement (R & D) a été réduit de 13,7%, ce qui représente, depuis 2009, une baisse de 40% des subventions…
Les coupes budgétaires imposées par Bruxelles et le Fonds monétaire international (FMI) pour abaisser le déficit public ont laissé le budget total à son strict minimum : en quatre ans, il est passé de 9,6 milliards d'euros en 2008 à 6,4 milliards d'euros en 2012. «C'est une véritable saignée, qui va causer des dommages sur le long terme», s'exclame Ramón Núñez Centella, le directeur du Musée des sciences et technologies (Muncyt). L'Espagne détient désormais, avec le Portugal et la Grèce, le triste record des pays qui investissent le moins dans la R & D (1,3% du produit intérieur brut contre 2% en moyenne en Europe).
Résultat : près d'un tiers de l'ensemble des projets pour cette année n'ont toujours pas reçu le feu vert du Plan national, ce qui a pour conséquence de paralyser la recherche scientifique. L'inst