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TRIBUNE

Les femmes ne doivent pas battre en retraite

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Les orientations de la réforme annoncée ne feront que creuser les inégalités femmes-hommes.
(Dessin Alain Brillon)
par Par un collectif de militantes pour les droits de l’homme, militantes féministes, syndicalistes, universitaires et artistes
publié le 17 juin 2013 à 19h06
(mis à jour le 18 juin 2013 à 12h30)

La réforme des retraites de 2013 sera-t-elle aussi préjudiciable aux femmes que l’ont été les précédentes ? Ce sera le cas si les options aujourd’hui privilégiées par le Président, le Premier ministre et la Commission pour l’avenir des retraites sont adoptées par le Parlement.

Nous refusons les propositions qui visent à retarder le départ à la retraite et à diminuer le montant des pensions, à l’instar de l’allongement de la durée de cotisation ou de la désindexation des pensions sur l’inflation. Ces orientations, dans la continuité des réformes menées ces vingt dernières années, ne feront que creuser les inégalités femmes-hommes.

Aujourd’hui, la pension moyenne des retraitées est de 930 euros mensuels en droits propres contre 1 600 euros pour les hommes ; les femmes perçoivent en moyenne une pension inférieure de 42% à celle des hommes ; deux retraités pauvres sur trois sont des femmes ; parmi les femmes parties à la retraite en 2011, 25% ont attendu 65 ans ou plus pour éviter la décote contre 15% des hommes.

Cette situation est intolérable parce que profondément injuste. Alors que les femmes sont en moyenne rémunérées 27% de moins que les hommes, notre société ne se donne ni les moyens d’atteindre l’égalité professionnelle, ni ceux de combler les inégalités au moment de la retraite. Pire, les réformes successives, en allongeant la durée de cotisation, en augmentant la décote et en relevant l’âge légal de départ ont encore dégradé la situation des