Orage dantesque le matin, soleil de plomb l’après-midi. La météo a soufflé le chaud et le froid, hier, pour l’ouverture du salon aéronautique du Bourget. Tout comme l’ont fait les avionneurs et les politiques sur le sujet numéro 1 du salon : la guerre des long-courriers.
Car au-delà de la traditionnelle moisson de commandes (170 pour Airbus, 79 pour Boeing, hier), tous les regards sont tendus vers les nouveaux jets en carbone, l'A350 et le B787. Après le premier vol de l'A350, vendredi à Toulouse, on attendait le lancement commercial par Boeing du 787-10, version allongée de son Dreamliner. Mais l'américain fait durer le suspense. Probablement jusqu'à aujourd'hui. En attendant, il a engrangé hier une seconde commande de 787-10 (10 exemplaires). Pas mal pour un avion pas encore lancé. Même si l'influent patron de Qatar Airways, Akbar al-Baker, a dit qu'il n'était «pas intéressé», le 787-10 a de quoi donner des sueurs froides à Airbus, dont l'appareil concurrent, le l'A350-800, est jugé peu compétitif. Car pendant que l'avionneur européen lutte pour imposer son A350, le modèle fait toujours l'objet d'une âpre bagarre entre les quatre pays membres d'Airbus (France, Allemagne, Espagne, Royaume-Uni), qui tenaient sommet hier au Bourget. En cause : le coup de pression de Berlin, qui a bloqué en octobre le versement de 600 millions d'euros d'aides à l'A350, afin d'obtenir d'Airbus la délocalisation outre-Rhin d'une partie du bureau d'études de Toulouse.
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