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Décryptage

Rémunérations : Hollande recule, les patrons se régulent

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Afep et Medef ont durci leur code de conduite, condition pour éviter une loi plus contraignante.
publié le 17 juin 2013 à 22h12

Ce n’est pas officiel, mais les patrons devraient échapper à une loi sur leurs rémunérations. Dimanche, l’Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef ont publié une nouvelle mouture de leur code de gouvernement d’entreprise, encadrant légèrement plus les rémunérations patronales. C’était la condition fixée par le gouvernement pour ne pas avoir à rédiger une loi sur le sujet. Mais il reste encore un petit doute : aucun membre de l’exécutif n’a réagi à ce nouveau code. Signe d’un embarras manifeste envers l’abandon, une fois encore, d’une promesse en matière économique.

Une longue hésitation

Plafonner ou encadrer les salaires des patrons du privé, le gouvernement y pense depuis longtemps. Mais il hésite. Dès juin 2012, un projet de loi est annoncé pour «l'automne», puis repoussé à «fin mars». Sauf que, dans le même temps, des consultations sont lancées avec l'Afep et le Medef. Les deux organisations patronales, qui craignent des mesures contraignantes, font des concessions et acceptent de faire évoluer leur code de gouvernance : le gouvernement semble abandonner toute idée de projet de loi.

Changement de ligne le 3 mars. Ce jour-là, la Suisse adopte par référendum deux mesures symboliques fortes : l'interdiction des parachutes dorés et l'obligation de consulter les actionnaires sur la rémunération des dirigeants. Jean-Marc Ayrault s'empare alors du sujet et dit vouloir «s'inspirer» d'une «ex