Gonflé à bloc, le ministre britannique des Finances, George Osborne, manches retroussées et cravate tombée - l'uniforme en vigueur à ce 39e sommet du G8 à Lough Erne - avait promis hier matin de «réels progrès concrets». «Il y a eu plus d'avancées en vingt-quatre heures qu'en vingt-quatre ans» sur l'évasion fiscale, s'était-il même risqué. C'était avant la table ronde sur cette thématique, l'un des enjeux centraux - avec le commerce - de ce sommet de deux jours réunissant huit chefs d'Etat et de gouvernement.
Le résultat est pourtant plus maigre qu'espéré. Si l'échange automatique d'informations entre administrations fiscales est acquis, l'idée de créer des registres centraux, fortement soutenue par le Royaume-Uni mais aussi par la France, n'a pas été mentionnée dans le communiqué final du G8. Sur plusieurs points cruciaux, le résultat reste donc mitigé. Le Premier ministre britannique, David Cameron, hôte de ce sommet, avait souhaité revenir à une tradition de rencontres moins formelles, d'où l'abandon de la cravate, et d'un communiqué final plus concis, «à l'image du premier G8 au château de Rambouillet en 1975». La «déclaration de Lough Erne» définit en dix points les conclusions du sommet en matière fiscale.
Pour François Hollande, «un grand pas a été fait»dans la lutte contre la fraude. «Nous aurions aimé aller plus loin, mais je prends l'avancée pour ce qu'elle est […] et l'échange automatique d'informations rep