La nouvelle était attendue, mais elle n’en est pas moins mauvaise pour Airbus : Boeing a annoncé hier, au salon du Bourget, le lancement commercial du B787-10, la version allongée (300 à 330 sièges) de son long-courrier 787 Dreamliner, très économe en carburant grâce à son fuselage en carbone.
Vol. Un démarrage canon, puisque Boeing a déjà conclu 102 engagements d'achat avec des compagnies prestigieuses, comme Singapore Airlines, United et British Airways. «On avait promis un gros lancement et on l'a fait», a fanfaronné le PDG de Boeing, Jim McNerney. Avec ce nouveau 787, dont les premières livraisons sont prévues en 2018, l'américain attaque frontalement l'Airbus A350-900 (315 sièges), qui a effectué son premier vol vendredi, pour une entrée en service prévue fin 2014.
Niveau commandes, le 787-10 est encore loin derrière l'A350-900, qui en affiche 414 fermes au compteur. Mais il risque de lui faire mal. Car Boeing a très bien positionné son produit : «Le 787-10 sera l'avion le plus optimisé sur les vols régionaux long-courriers, comme Europe-USA, Europe-Moyen-Orient ou intra-Pacifique. L'A350, lui, a été conçu pour les vols très long-courriers», explique un expert aéronautique. «Sur ces routes plus courtes, le 787-10 sera formidablement économique. Je pense qu'il va très bien marcher», ajoute, inquiet, un ancien dirigeant d'Airbus. Sur le créneau des plus petits long-courriers (210-265 sièges), l'européen est au