«Shift», comme bouger, tourner, virer… C’est le nom du plan de bataille décliné, hier, par Michel Combes pour tenter de tirer de l’ornière Alcatel-Lucent. Recruté il y a trois mois à la tête de l’équipementier de télécoms, Combes, qui épaula Thierry Breton entre 2003 et 2006 pour contenir la dette explosive de France Télécom, va se livrer au même exercice chez Alcatel-Lucent. L’ancien géant tricolore Alcatel, marié en 2006 à l’américain Lucent, est en mauvaise posture. Surtout depuis qu’il a gagé, en janvier, son portefeuille de brevets contre un apport en trésorerie.
Recentrage. Pour cette énième tentative de sauvetage du groupe, le nouveau patron mise d'abord sur un recentrage. «Nous allons passer d'une vocation de généraliste à celle de spécialiste», résume un porte-parole. L'équipementier va miser sur le très haut débit fixe et mobile, alors que le trafic explose sur les réseaux à l'heure de la fibre et de la 4G. Et recentrer drastiquement la recherche et développement sur ces mêmes technologies. Michel Combes attend 15% de croissance sur ces segments porteurs et une marge (2,4% aujourd'hui) multipliée par cinq. Il ne gardera dans les métiers matures ou en déclin que ceux générant le maximum de profits. Shift va aussi couper à la serpe dans les coûts fixes (1 milliard d'euros) et céder des actifs pour un autre milliard. Plus original, l'équipe de direction remaniée par Combes va être «responsabilisée», de manière iné