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Libération

Electricité à prix négatif pour les grossistes : la France aussi

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Avec les subventions et la priorité accordée aux énergies renouvelables, certains producteurs utilisant le gaz ou le nucléaire doivent ponctuellement payer pour écouler leur courant. Un cabinet d'études pointe un risque de déséquilibre.
Un record de prix négatif, à -200 euros le mégawattheure, a été observé dimanche. (Photo Fabian Bimmer. Reuters)
par AFP
publié le 19 juin 2013 à 13h49

La France est à son tour rattrapée par les prix négatifs de l’électricité sur les marchés de gros, ce qui sape la rentabilité des centrales à gaz et donc la sécurité d’approvisionnement, a averti mercredi le cabinet Sia Partners. Le week-end dernier, 14 heures de prix négatifs ont été constatés dans l’Hexagone sur la Bourse de l’électricité Epex-Spot, soit plus que les 10 heures enregistrées sur l’ensemble de 2012, et un record à -200 euros le mégawattheure a même été observé dimanche, observe Sia.

Ce phénomène, déjà observé chez des grands producteurs éoliens ou solaires comme l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark, est imputé à l’essor des énergies renouvelables. L’électricité solaire ou éolienne bénéficie d’une «priorité d’injection», c’est-à-dire qu’elle est écoulée en priorité sur les réseaux électriques, devant les autres moyens de production (barrages hydrauliques, centrales nucléaires, centrales thermiques à fioul, gaz ou charbon). Elle est de plus subventionnée, et produite à coûts fixes, ce qui incite les exploitants à surproduire. Du coup, les prix de gros de l’électricité en Europe sont tirés à la baisse durant les pics de production éolienne ou solaire, jusqu’à, ponctuellement, devenir négatifs.

Pour Sia Partners, ce phénomène «met à mal le difficile équilibre des marchés européens de l'électricité», et notamment la rentabilité des centrales à gaz, comme l'illustre la multiplication des fermetures ou mises sous cocon d'installations en Europe (dont trois c