La France est à son tour rattrapée par les prix négatifs de l’électricité sur les marchés de gros, ce qui sape la rentabilité des centrales à gaz et donc la sécurité d’approvisionnement, a averti mercredi le cabinet Sia Partners. Le week-end dernier, 14 heures de prix négatifs ont été constatés dans l’Hexagone sur la Bourse de l’électricité Epex-Spot, soit plus que les 10 heures enregistrées sur l’ensemble de 2012, et un record à -200 euros le mégawattheure a même été observé dimanche, observe Sia.
Ce phénomène, déjà observé chez des grands producteurs éoliens ou solaires comme l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark, est imputé à l’essor des énergies renouvelables. L’électricité solaire ou éolienne bénéficie d’une «priorité d’injection», c’est-à-dire qu’elle est écoulée en priorité sur les réseaux électriques, devant les autres moyens de production (barrages hydrauliques, centrales nucléaires, centrales thermiques à fioul, gaz ou charbon). Elle est de plus subventionnée, et produite à coûts fixes, ce qui incite les exploitants à surproduire. Du coup, les prix de gros de l’électricité en Europe sont tirés à la baisse durant les pics de production éolienne ou solaire, jusqu’à, ponctuellement, devenir négatifs.
Pour Sia Partners, ce phénomène «met à mal le difficile équilibre des marchés européens de l'électricité», et notamment la rentabilité des centrales à gaz, comme l'illustre la multiplication des fermetures ou mises sous cocon d'installations en Europe (dont trois c