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TRIBUNE

Conférence sociale : ne pas oublier les sans-emploi

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par Louis Gallois, Président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars)
publié le 20 juin 2013 à 19h06

La conférence sociale pour l’emploi qui s’achève ce soir se réunit dans un contexte de profonde crise de l’emploi ayant de lourdes conséquences sur les parcours de vie des individus. Moins linéaires, plus chaotiques, ils sont de plus en plus en décalage avec un modèle social français hérité des Trente Glorieuses.

Au plein-emploi a succédé un chômage de masse. Aux CDI, se substituent de plus en plus les CDD et un marché de l’emploi dual synonyme de «précariat».

Face à cette situation, la société française n’a pas fait suffisamment évoluer son système d’accès aux droits, qui repose encore largement sur l’exercice d’une activité salariée à temps complet. Elle n’offre pas assez de formation aux chômeurs de longue durée. Elle a développé des minima sociaux, filet de sécurité à l’efficacité limitée par le fort taux de non-recours (68 % pour le RSA activité) et par une absence d’accompagnement des personnes vers un retour à l’emploi.

Se développe alors l’idée d’une société à deux vitesses, incapable de donner une réelle chance aux personnes peu qualifiées, ayant vécu un accident de vie, de sortir d’un univers parallèle fait de contrats courts, de revenus insuffisants et de conditions de vie dégradées.

Pour ces personnes, il est aujourd’hui indispensable de réunir enfin les conditions d’une reprise d’emploi de qualité : l’accès réel à une formation professionnelle, un accompagnement et une aide financière.

Alors que la collectivité nationale mobilise 32 milliards d’euros pour la formatio