Il va falloir s'en faire une raison. L'histoire d'amour de la France avec la grande vitesse est en train de se fracasser sur l'écueil du financement. C'est ce que révèle la dernière mouture du rapport Duron, dit de la Commission mobilité 21, dont
Libération
s'est procuré une copie. La version finale doit être présentée officiellement le 27 juin, mais des fuites
(Usine Nouvelle, Mobilicités...)
ont commencé à alimenter un début de polémique.
[ Cette commission nommée cet automne par Frédéric Cuvillier, le ministre des Transports, ]
avait été sommée de classer les projets d'infrastructure routière et ferroviaire en fonction de leur priorité. Trier parmi plus de 70 projets listés dans le Snit (Schéma national des infrastructures de transport, sorte de catalogue exhaustif établi sous la présidence de Nicolas Sarkozy), pour un coût global de près de 250 milliards d’euros, est une rude tâche soumise à moults lobbies, notamment ceux des élus locaux.
A relire, notre enquête TGV, des lignes lancées trop vite ?
Dans la mouture qui circule, aucune ligne à grande vitesse n'est retenue dans «les premières priorités» du scénario n°1, le plus réaliste mais aussi le moins ambitieux. Il se base en effet sur une enveloppe ultramodeste – 8 à 10 milliards d'euros –, représentant la capacité actuelle de financement des infrastructures à l’heure du serrage de vis général.
Une ligne nouvelle Paris-Mantes
Dans cette épure, seules surnagent les urgences, et au premier rang l'amélioration