Réunis pendant deux jours au Luxembourg, les ministres des Finances ont laborieusement posé de nouveaux jalons vers l’union bancaire. Premier acquis, les Dix-Sept de la zone euro se sont mis d’accord jeudi soir pour honorer une promesse faite au lendemain de la crise bancaire espagnole : autoriser à l’avenir la recapitalisation directe des banques en difficulté par le Mécanisme européen de stabilité (MES).
Fragilité. Jusqu'ici, le fonds de secours de la zone euro ne pouvait prêter qu'aux Etats, ce qui, par ricochet, alourdissait leur dette et plombait leurs finances. L'Irlande en a fait les frais en 2010, puis l'Espagne, l'année dernière, quand elles ont dû emprunter respectivement 64 milliards et 39,5 milliards d'euros pour sauver leur secteur bancaire.
Mais l'accord trouvé jeudi est loin d'être un chèque en blanc. Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a mis les points sur les i : «Si certains pensent qu'il suffit de solliciter le MES quand une banque a besoin d'être recapitalisée, ils se trompent.» Avec les Pays-Bas et la Finlande, l'Allemagne était parmi les pays les plus réticents à devoir mettre la main à la poche pour les banques des voisins.
Les Dix-Sept ont donc plafonné à 60 milliards d’euros (sur un total de 450 milliards encore disponibles au MES) l’enveloppe dévolue à ce nouvel outil. Ce n’est pas lourd, comparé à la fragilité persistante des bilans des banques européennes. Deuxième restriction : le MES