Tapis rouge. Une trentaine de grands patrons, figures de proue du business chinois, tous issus du secteur privé et membres de l'influent China Entrepreneur Club (CEC), sont reçus en très grande pompe depuis hier à Bruxelles et à Paris. Ils doivent rencontrer le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, et seront invités à déjeuner demain à l'Elysée par François Hollande, avant une rencontre avec des patrons français. «Une délégation conduite par un ministre ne serait pas reçue de cette manière», a salué Wu Jianmin, ex-ambassadeur de Chine à Paris et conseiller du CEC.
Paris espère ainsi doper les relations d'affaires. De leur côté, les patrons chinois veulent développer leurs investissements en Europe. Mais aussi montrer qu'ils existent. Alors que l'économie chinoise est paradoxalement de plus en plus dominée par le secteur d'Etat, ces champions du privé bataillent pour que leur pays devienne «une vraie économie de marché».
C'est ce que confie un membre de la délégation, le multimillionnaire Huang Nubo, 57 ans, que Libération a pu rencontrer. Le fondateur du Zhongkun Group, une société privée de tourisme, nous reçoit en tee-shirt au sommet de son immeuble de seize étages de Pékin, où jouent ses sept chats. Huang Nubo, qui pèse 900 millions d'euros, négocie depuis 2011 l'achat de 300 km2 de terres en Islande, où il veut investir 150 millions d'euros dans un complexe hôtelier où les vacanciers chinois pourront admirer «