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Energie verte: l’île d’Eigg, force de la nature

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Depuis bientôt quinze ans, l’Ecosse mène une politique énergétique audacieuse. Cet îlot quasi autosuffisant de la mer des Hébrides en est le fleuron.
par Olivier Hensgen, Envoyé spécial sur l’île d’Eigg (Ecosse)
publié le 23 juin 2013 à 19h06
(mis à jour le 26 juin 2013 à 8h21)

C’est une journée parfaite sur Eigg. Sous un ciel radieux, la silhouette sombre d’An Sgùrr, la plus haute montagne des Hébrides intérieures, petit archipel situé à l’ouest de l’Ecosse, contraste avec les collines verdoyantes de l’île. Pas un nuage, pas un souffle de vent.

Sur la jetée, au-dessus d'un restaurant, une lumière rouge invite les 90 habitants à limiter leur consommation d'électricité. «Le barrage ne produit rien, il n'a pas plu depuis quinze jours, explique John Booth, un Anglais volubile venu profiter sur l'île d'Eigg d'une retraite jusqu'ici surtout consacrée à concevoir et superviser le réseau électrique local. Mais les panneaux solaires suffisent. Et ceux que nous allons rajouter permettront en plus de recharger les batteries. Vous savez, nous sommes tout près de Tiree, l'endroit le plus ensoleillé de Grande-Bretagne.»

Tac-tac. Dans la soirée, une légère brise se lève, suffisante pour réactiver les éoliennes, mais pas pour éloigner les midges, les moucherons locaux. Le coucher de soleil baigne de teintes laiteuses la mer et les couches montagneuses visibles depuis Eigg, premier endroit du monde à avoir mis en œuvre un réseau électrique reposant sur trois types d'énergies renouvelables. Comme cette île, l'Ecosse a pris avec ferveur le virage des énergies vertes, soutenues par la classe politique locale. Grâce à son pouvoir d'arbitrage sur les projets énergétiques, le gouvernement régional, recréé en