Par besoin de reconnaissance et pour réclamer de «pouvoir vivre de leur métier», des milliers d’éleveurs ont marché sur Paris dimanche avec une partie de leur cheptel, à la rencontre des Parisiens et des consommateurs.
Dans le viseur des marcheurs réunis à l’appel de la Fédération des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA, majoritaire) et des Jeunes agriculteurs (JA), les charges qui augmentent, les contraintes qui s’empilent, les règlements qui parfois se contredisent et aussi, surtout, les prix bloqués et les revenus qui fondent.
Un panneau accroché sur l’un des tracteurs qui ouvrent le cortège (plus de 11.000 manifestants selon la FNSEA, 6.200 selon la police) annonce la couleur: «Prix du lait: la grande distribution nous trait».
Au-dessus des têtes, les pancartes rappellent quelques vérités serties de lassitude voire de découragement : «Avant j’avais un revenu. Mais c’était avant». «Un élevage qui ferme c’est 7 emplois en moins» ou «Sans agriculture, pas de nourriture».
Sans compter la météo désastreuse du printemps et les intempéries de la semaine dernière, qui ont noyé les pâtures, gâché les foins et entravé les cultures.
Certains éleveurs ont malgré tout quitté leur ferme au coeur de la nuit pour amener leurs bêtes sur le bitume et dans le bruit.
Derrière les tracteurs, les vaches avancent avec leur veau parfois, des Montbéliardes, des Tarentaises, des Charolaises blanches et des Blondes d’Aquitaine, des Salers bouclées et des Aubrac roux clair, des Normandes pie et des