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Récit

Barroso et la France signent leur désaccord

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La polémique enfle entre Paris et le président de la Commission européenne, après le lancement des négociations d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Jose Manuel Barroso, le 5 juillet 2008 à Paris. (Photo Laurent Troude pour Libération)
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 24 juin 2013 à 22h26

Les noms d'oiseaux volent bas entre Paris et Bruxelles. Manifestement sonnée par la nouvelle percée de l'extrême droite, qui a perdu de peu l'élection partielle de Villeneuve-sur-Lot (lire page 2), une partie du monde politique français cherche une explication rationnelle. Et c'est l'Union européenne qui se retrouve une nouvelle fois dans le rôle de l'usual suspect. Le président de la Commission, José Manuel Durão Barroso, est ainsi accusé par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, d'être le «carburant du FN». Par Cécile Duflot, la ministre du Logement, de se comporter comme «un gendarme qui regarde de haut les pays». Et par Alain Juppé, le député et maire de Bordeaux, d'«archaïsme» et de «naïveté dans sa vision d'une mondialisation heureuse». Réponse cinglante, hier, de «l'archaïque» : «Il faudrait que certains responsables politiques français abandonnent certaines ambiguïtés vis-à-vis de l'Europe et la défendent davantage vis-à-vis du nationalisme, du populisme, voire du chauvinisme. […] Quand ils attaquent la mondialisation, les réformes économiques et l'Europe et ses institutions, les souverainistes de gauche et de droite ont le même agenda.» Fermez le ban !

Taliban. Qu'un gouvernement de gauche ait des difficultés avec une Commission nommée il y a cinq ans, et donc dominée de la tête et des épaules par les libéraux et les conservateurs,