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L'opinion qui fait désordre du rapporteur socialiste du Budget

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Christian Eckert déplore que le crédit d'impôt compétitivité-emploi, dispositif phare du gouvernement, profite indistinctement à tous les secteurs.
Le rapporteur général du Budget Christian Eckert (PS), le 25 octobre à l'Assemblée Nationale. (Photo Martin Bureau. AFP)
publié le 26 juin 2013 à 12h29

«Rapporteur de la commission des Finances, je ne devrais sans doute pas écrire les lignes qui suivent...» Voilà en effet une opinion qui fait désordre : sur son site personnel, le député PS Christian Eckert critique sans ambiguité le Crédit d'impôt compétitivité-emploi (CICE), l'un des dispositifs phares du gouvernement en matière de compétitivité.

L'article dans son ensemble est une réponse aux critiques de la politique fiscale menée par la majorité : instabilité, déficits plus élevés que prévu... Le rapporteur du budget examine notamment l'idée selon laquelle la fiscalité serait «trop complexe». Et juge que «les lois simples sont souvent les plus injustes». Par exemple ? Le fameux CICE, ce cadeau fiscal de 20 milliards d'euros aux entreprises, mis en place en début d'année, censé améliorer leurs marges pour leur permettre d'embaucher et d'innover. Un dispositif dont le gouvernement fait l'inlassable promotion et une preuve de son attachement à l'entreprenariat. 

Pour Christian Eckert, le défaut du CICE est son universalité. Le crédit s'applique en effet «à toutes les entreprises à un taux uniforme et [en fonction de] la masse salariale de ceux qui perçoivent moins de 2,5 Smic. C’est simple. Pour autant, cela va "profiter" à la grande distribution, aux cliniques privées, aux cabinets des avocats, notaires, experts comptables et autres professions à honoraires réglementés, qui ne se trouvent pas dans un secteur soumis à la concurrence effrénée de nos voisins européens. Effets d’aubaine garantis, mais aussi effets pervers assurés (…) Les artisans sans salariés regarderont passer le train, alors que les grosses entreprises du BTP verront leur impôt diminuer».

Une critique précise que Christian Eckert n'est pas le seul à formuler au sein d