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Libération
EDITORIAL

Failles

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publié le 27 juin 2013 à 22h26

«Prenez le temps d'aller vite.» Le slogan déniché il y a quelques années par la SNCF pour vanter les mérites de son TGV était plutôt du genre efficace. La promesse était plus que jamais celle d'un train aux vitesses stratosphériques et au confort inégalé, qui permettait de relier en quelques heures les plus grandes villes françaises. Plus de trente ans après sa première mise en rail, le bilan du train à grande vitesse français est toutefois plus mitigé. La décision de suspendre pour les années à venir la construction de nouvelles lignes témoigne d'une réalité incontournable : malgré ses indéniables atouts, le TGV n'a pas su s'imposer comme la perle du rail annoncée. Il coûte aujourd'hui énormément d'argent à l'Etat et aux régions, et il n'est tout simplement pas rentable. Le constat pourrait apparaître surprenant vu l'hérésie des tarifs pratiqués. Mais là est bien le problème : parce que le TGV accumule les dettes et est trop cher à exploiter, la SNCF essaie de se rattraper sur les usagers. Le résultat commence à se faire sentir, tandis que de plus en plus de Français délaissent la grande vitesse élitiste pour se rabattre vers les TER pourtant longtemps jugés ringards, mais plus abordables. Dès lors, la SNCF publique se doit aujourd'hui de se poser les bonnes questions. Des trains chers et rapides représentent-ils toujours l'avenir du rail ? Ne doit-on pas plutôt privilégier les trajets moins longs mais plus utiles pour la population ? Et comment, enfin, faire du TG