Le temps où les contribuables étaient condamnés à payer l’ardoise de banques imprudentes sera bientôt révolu. Cinq ans après la crise des subprimes et la faillite de Lehman Brothers, qui ont contraint les pays européens à débourser plusieurs centaines de milliards d’euros pour sauver leurs banques, le «plus jamais ça» est de mise dans l’Union.
Vers 1 heure du matin, hier à Bruxelles, les vingt-sept ministres des Finances de l'Union européennes ont enfin réussi à boucler un accord sur de nouvelles règles du jeu qui, à partir de 2018, obligeront les investisseurs privés à assumer leurs pertes. «Si une banque a des problèmes, nous aurons désormais un ensemble unique de règles pour décider qui paie la facture», résumait le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. Président de l'Eurogroupe, il garde un souvenir cuisant de la panique des marchés, en mars, face à la gestion chaotique du cas chypriote…
Les Européens ont longtemps tergiversé, craignant qu’une directive trop sévère ne fasse fuir les capitaux vers des lieux plus sûrs. Mais tous étaient d’accord pour hiérarchiser un ordre des payeurs : quand une banque défaille, ses actionnaires seront les premiers «rincés», suivis par les créanciers non assurés. Ensuite seulement viendront les détenteurs d’obligations dites «seniors» et, en dernier recours, les dépôts de plus de 100 000 euros. Sous ce seuil, la sacro-sainte garantie de l’épargne est maintenue. Voilà pour le schéma général de cette future loi européenne sur les défaillan