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Libération
Décryptage

L’Etat ne roule plus pour le TGV

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Le gouvernement reporte la construction de nouvelles lignes à grande vitesse au profit des réseaux locaux, délaissés depuis des années.
publié le 27 juin 2013 à 22h26

C'est désormais officiel : le mythe du tout TGV est mort et enterré. Le gouvernement l'a acté hier, lors de la remise au ministre délégué aux Transports, Frédéric Cuvillier, du rapport de la commission sur les infrastructures présidée par le député (PS) Philippe Duron. «Mon ambition est celle d'investissements pensés au service de transports efficaces. […] Ne soyons pas polarisés sur les seules lignes à grande vitesse», a indiqué le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, dans une tribune publiée dans la presse régionale.

Cuvillier a annoncé que le gouvernement a choisi le scénario optimiste du rapport Duron, qui prévoit une hausse des dépenses, et 26 à 28 milliards d’euros d’investissement d’ici 2030. Mais cela ne permettra de financer qu’une nouvelle ligne à grande vitesse (LGV) : Bordeaux-Toulouse. Toutes les autres (Bordeaux-Espagne, fin du Rhin -Rhône, Marseille-Nice, etc.) sont reportées aux calendes grecques (après 2030), pour donner la priorité aux transports du quotidien (nœuds ferroviaires saturés, routes dangereuses…). Une révolution culturelle au pays du TGV roi. Qui n’a pas manqué de mécontenter, hier, nombre d’élus locaux.

Le TGV est-il ruineux pour l’Etat ?

C’est ce que confirme le rapport Duron. Car le rail traîne un énorme boulet financier. Les 1 880 km de LGV ont été construites à crédit. Résultat : la société publique Réseau ferré de France (RFF), propriétaire des infrastructures, cumule 32 milliards d’euros de dett