Un patient «à mi-chemin de son indispensable effort de redressement de ses déficits publics». Lors de la présentation hier de son diagnostic sur les finances publiques, le docteur Didier Migaud a comme d'habitude commencé par ménager son malade en le félicitant pour les «premiers résultats» obtenus. Le premier président de la Cour des comptes a pris soin de noter les efforts réalisés pour réduire le déficit «structurel» (hors effet de la crise), passé de 6 à 4% en deux ans.
Mais c'était pour mieux asséner dans la foulée son amère vérité : en raison de la nette dégradation de la conjoncture, la situation du patient demeure «préoccupante» et après avoir manqué sa cible de 4,5% de déficit en 2012, le gouvernement va rater les 3,7% prévus cette année. Un diagnostic qu'a en partie reconnu le malade, en déplacement à Fort-de-France : «Je pense que pour 2013, malheureusement, du fait de l'absence de croissance, ce que dit la Cour des comptes est vrai. Mais, à la fin de l'année, nous verrons», a dit le Premier ministre. L'espoir fait vivre.
«Atonie». A lire le rapport, c'est malheureusement tout vu. Les hypothèses de recettes du gouvernement, comme sa prévision de croissance (+0,1% alors que l'Insee anticipe -0,1%) sont trop optimistes pour tenir l'objectif inscrit dans le programme de stabilité envoyé à Bruxelles début avril. Les rendements de l'impôt, notamment ceux sur les sociétés et la TVA, sont tr