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Analyse

Union européenne : Merkel impose un break à Hollande

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Le président français veut faire avancer le chantier de la zone euro… gelé dans l’attente du résultat des législatives allemandes, le 22 septembre.
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 28 juin 2013 à 22h16

La chancelière allemande commence à être sérieusement embarrassée par son image de mère Fouettarde, à l'heure où le chômage de masse ravage le vieux continent. A trois mois des législatives du 22 septembre, à l'issue desquelles Angela Merkel espère décrocher un troisième mandat, cela pourrait finir par lui nuire sur le plan intérieur. Elle a donc tenu à ce que le dernier sommet à 27 chefs d'Etat et de gouvernement - la Croatie adhère officiellement lundi (lire pages 6-7) -, qui s'est achevé hier, soit tout entier consacré à la lutte contre le chômage des jeunes et à la relance économique. Tous les autres sujets, dont la poursuite de l'intégration économique et politique de la zone euro, ont été renvoyés, avec l'accord de Paris, au lendemain des élections allemandes.

L'adversaire social-démocrate de Merkel, l'ancien ministre des Finances Peer Steinbrück, s'est engouffré dans la faille. Jeudi, devant le Bundestag, à l'occasion du débat précédant chaque Conseil européen, il a violemment attaqué sur sa politique européenne celle qui le devance largement dans les sondages. Une première : le SPD avait jusque-là choisi la discrétion sur ce thème, l'opinion publique soutenant largement la chancelière. Peer Steinbrück l'a d'ailleurs accusée de se contenter de surfer sur les préjugés d'une partie de l'opinion publique, au lieu de «diriger» comme Helmut Kohl avait su le faire. Une politique qui a échoué, selon lui : «Au lieu de diminuer […], les dettes publiques on