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Libération
Chronique

Pas de train-train pour les contrôleurs

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Photo publiée dans le livre «A bord, petites chroniques du train». (Photo Patrick Messina)
publié le 30 juin 2013 à 22h41
(mis à jour le 1er juillet 2013 à 12h41)

Contrôleurs et contrôleuses, ils racontent la vie dans les trains (1). Et dressent le portrait, parmi les voyageurs, de bien curieux personnages. D'abord les «fraudeurs d'habitude», comme cette «recordwoman» du titre d'impayés (plus de 250 par an) qui hante les réseaux Est et Sud-Est. Ou le «chasseur de vipères», connu comme «le loup blanc» sur le réseau Centre, qui trimballait des vipères dans un sac, mais ne détenait jamais de titre de transport. Il y a, incontournable, cette femme qui accouche toute seule dans les toilettes. Ce contrôleur qui achète des viennoiseries pour la nouvelle année et en offre à tout le wagon. Et ce jour où, alors qu'un homme fait un malaise cardiaque et que le contrôleur s'empresse de passer une annonce, la moitié des voyageurs se précipitent dans la voiture du malade : 200 médecins de retour d'un congrès réunis dans un même train.

La vie des contrôleurs, c'est aussi ces collisions avec ce qui s'avère être un chevreuil, cette femme qui s'effeuille dans le train mais n'est pas «en état de voyager seule», et ce contrôleur qui voit ce «petit sac bouger tout seul» et découvre quatre rats, «très mignons d'ailleurs». Il y a aussi de méchants imprévus. Cette contrôleuse menacée par un passager, un autre qui braque deux agents avec un pistolet avant de tirer la sonnette d'alarme et de prendre la poudre d'escampette, ces jeunes qui «montent au braquage» lourdement armés et sans leur billet. Et