Qu’on s’en félicite ou qu’on le regrette, les technologies de l’information sont en train de modifier profondément la pratique de la médecine. Le premier phénomène est l’avalanche d’informations disponibles, et leur dissémination sur le Web. La production scientifique médicale progresse à un rythme de plus en plus rapide : pour ne prendre qu’un seul exemple, le nombre de revues académiques médicales a doublé en trente ans. De plus en plus fréquemment, les articles sont disponibles, non seulement pour les médecins, mais aussi pour les patients. Il suffit de passer un peu de temps sur un forum dédié à telle ou telle pathologie pour constater que les articles scientifiques les plus récents y sont discutés, par les patients eux-mêmes. La relation de soins en est profondément bouleversée : aucun médecin n’a aujourd’hui le temps de prendre connaissance de l’intégralité de la production scientifique récente pour l’ensemble des pathologies ; en revanche, chaque patient se focalise sur sa situation, et il est de moins en moins rare qu’un patient signale à son médecin le dernier article académique portant sur un nouveau traitement pouvant le concerner. Une partie de la réponse vient des logiciels d’aide au diagnostic et à la prescription, régulièrement actualisés en fonction de l’évolution des connaissances.
Deuxième phénomène : la possibilité offerte par les nouvelles technologies d'archiver des informations médicales sur l'histoire de chaque individu, rendues accessibles, non seuleme