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En mauvaise posture, la Poste perd son patron

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pli . Jean-Paul Bailly a démissionné hier alors que le groupe doit faire face à la dégradation de sa situation.
publié le 4 juillet 2013 à 22h06

Le groupe la Poste pourrait connaître, le 1er août, le nom de son futur patron. L'annonce en a été oficiellement faite hier matin, au cours d'un conseil d'administration-fleuve, par Jean-Paul Bailly, l'actuel président. Après dix ans à la tête de l'opérateur postal, l'homme a choisi de démissionner «pour des raisons personnelles et familiales».

Son départ s’explique aussi par la crise que traverse le groupe. Le plan «Ambition 2015», qui couvre la période 2010-2015, ne tient plus la route. Il s’inscrivait dans un contexte de croissance modérée mais continue. Or, la crise qui frappe la France s’accompagne d’un recul plus fort qu’attendu de l’activité postale.

Coudées franches. D'où la présentation, hier matin au CA, d'un «projet stratégique» pour la période 2013-2018, dont Libération s'est procuré une copie. Bailly, qui devait achever son mandat en novembre 2014, laisse ainsi les coudées franches à son successeur pour finaliser le projet. La Poste est en mauvaise posture, selon les projections réactualisées. Le nombre de plis attendus en 2013 - 13,8 milliards - pourrait dégringoler de près d'un tiers, à 9,4 milliards d'ici à 2018. Les perspectives de l'activité au guichet sur la même période sont tout aussi sombres : 1,59 million de clients s'étaient déplacés à l'un des 17 000 guichets en 2012, leur nombre pourrait reculer de près d'un tiers. Conséquence : le résultat d'exploitation devrait dévisser. Ambition 201