Ambiance lourde ce matin autour de la table du conseil d'administration de la Poste. Au menu, l'examen d'un document de 47 pages que s'est procuré Libération, intitulé «Projet stratégique, perspectives financières et chantiers futurs d'approfondissement». Il révise drastiquement la trajectoire tracée par Jean-Paul Bailly sur la période 2010-2015, et couchée dans son Plan «Ambition 2015».
Les courbes reproduites dans le document dessinent un futur sombre pour l'opérateur postal. La chute la plus spectaculaire concerne le courrier. En 2002, 18,50 milliards de plis avaient été acheminés; dix ans plus tard, les volumes ont décru de 20 %. Mais la dégringolade aujourd'hui s'accélère. Les 13,8 milliards de plis attendus en 2013 pourraient s'écrouler de près d'un tiers, à 9,4 milliards d'ici 2018.
Avenir plombé
Conséquence inévitable, le résultat d'exploitation s'affiche en chute libre. «Ambition 2015» espérait une résultat de près d'un milliard d'euros pour 2013. Il est attendu à 700 millions seulement. Pour les années suivantes, l'écart entre les deux trajectoires se creuse. Pour atteindre en 2018, plus d'un milliard d'euros! Là où le premier plan affichait un objectif de résultat d'exploitation de 1,7 milliards d'euros, le second plan examiné ce matin le rétrécit à 680 millions.
Pour l'ensemble des missions assurées dans le cadre du service universel, (accessibilité bancaire, tarifs réduits pour acheminer la presse...), les charges pour la Poste sont appelées à se creuser. Pour sa seule