C’est le retour du père prodigue. Le tribunal de commerce de Carcassonne (Aude) a validé, vendredi, la reprise de l’entreprise agroalimentaire Spanghero par Laurent Spanghero. A 74 ans, ce géant à la poignée de main d’acier, aîné d’une célèbre fratrie de rugbymen audois, revient aux commandes de l’entreprise qu’il avait fondée en 1970, avant de la céder en 2009 pour un euro symbolique à la coopérative Lur Berri, suite à des difficultés financières. Il a promis de garder pendant au moins deux ans 90 des 230 salariés de l’entreprise, laminée par son implication dans le scandale européen de la viande de cheval.
«Je voudrais bien y croire, souffle Jérôme Lagarde, délégué Force ouvrière, loin d'être rassuré. Laurent Spanghero, c'est un nom dans cette industrie, une autorité, mais il n'a plus aucun client.» Le dernier qui faisait encore confiance à l'entreprise, Lidl, s'est en effet débiné le 30 juin. «Préserver 90 salariés, c'est bien. Encore faut-il que ces salariés aient quelque chose à faire…» conclut le syndicaliste.
Chez les employés, rassemblés à l'usine de Castelnaudary, le doute et la résignation étaient, vendredi, plus forts que l'espoir. Les ateliers sont éteints et les parkings vides. Il y a «juste les administratifs et peut-être cinq ou six salariés pour pousser des cartons», lâche l'un d'eux. La quasi-totalité des employés est au chômage partiel. En février, ils étaient encore 360 à usiner des plats cuisinés, quand l'affaire des lasa