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Libération
TRIBUNE

La sortie de l’euro tranquille

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publié le 9 juillet 2013 à 19h06

«La crise de l'euro est derrière nous», affirmait François Hollande le mois dernier. Comme c'est aussi ce qu'il proclamait en octobre 2012, on va finir par s'inquiéter de cette propension récurrente à nous rassurer.

Les contradictions de la zone euro sont bien connues : une monnaie unique sans mécanismes adéquat de transfert entre des pays aux caractéristiques structurelles très différentes. Dans ces conditions, les ajustements, notamment salariaux, demandés aux pays du Sud pour regagner en compétitivité les plongent dans la récession et ont des coûts sociaux exorbitants.

Est-il raisonnable pour tout ou partie des pays de la zone euro de continuer à adopter la monnaie unique ? Le retour à des monnaies nationales permettrait de réaliser, au moins en partie, les ajustements qui sont pour l’instant demandés aux salaires et systèmes sociaux. Une modification des parités permettrait à moyen terme de contribuer à rétablir les équilibres extérieurs en renchérissant les importations et en favorisant les productions nationales sur le marché intérieur et à l’exportation. Les monnaies des pays du sud de l’Europe devraient donc se déprécier alors que celles du nord s’apprécieraient.

Il existe plusieurs propositions envisageables : le retour pur et simple aux monnaies nationales sans mécanisme de coordination. L’inconvénient est que les fluctuations plus ou moins erratiques des parités vont entraîner des coûts économiques (primes de risque sur les titres libellées en monnaie nation