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Analyse

Portugal : la coalition sauvée, la crise aussi

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La promotion d’un ministre critique envers la rigueur préserve le gouvernement… et la politique d’austérité.
par Diane Cambon, Intérim à Madrid
publié le 9 juillet 2013 à 22h26

De tous les pays sous perfusion, le Portugal était jusqu’à alors, avec l’Irlande, le patient le plus docile. Mais après trois ans de récession, la petite nation ibérique inquiète. La stabilité politique, qui était le garant de cette docilité, est devenue précaire, car l’autorité du Premier ministre conservateur, Pedro Passos Coelho, qui gouvernait sans trop de remous depuis juin 2011, a été ébranlée. Sa majorité est en sursis depuis qu’en milieu de semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères, Paulo Portas, leader du petit parti de droite CDS-PP (membre de la coalition au pouvoir), mais critique vis-à-vis de la politique d’austérité, a présenté sa démission. Afin d’éviter l’implosion du gouvernement, Portas a été promu ce week-end numéro 2 d’un exécutif désormais très instable.

En promettant hier de respecter les engagements pris par le Portugal en contrepartie du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros accordé en mai 2011 par le FMI et l'UE, il a cherché à calmer le jeu, soulignant toutefois qu'il fallait «ouvrir un nouveau cycle qui mette en avant […] l'économie, les entreprises, la création d'emplois et la concertation sociale». Un «oui mais» à la rigueur portugaise.

Repêchage. Les dissensions au sein de l'exécutif se sont cristallisées à la suite du départ fracassant d'un autre poids lourd du gouvernement, Vitor Gaspar, ministre des Finances et homme de confiance de Passos Coelho. Bien vu par la troïka (FMI, Commiss