Après la hausse massue des prix de l'électricité annoncée mardi, le gouvernement doit gérer un second dossier ultrasensible : la baisse de la rémunération du Livret A. Son taux (1,75% aujourd'hui) doit être révisé d'ici le 1er août. La menace est montée d'un cran hier, avec la publication par l'Insee du dernier chiffre de l'inflation (0,8% en juin), paramètre principal de la «formule» du Livret A. Vu la faiblesse de l'inflation, la rémunération du placement préféré des Français (96% de la population en a un) devrait mécaniquement tomber à 1% le 1er août. Ce serait le niveau le plus bas jamais enregistré depuis la création du livret, en 1818.
Seuil. Vu le caractère très politique du dossier, le pire n'est pas encore certain. Car la mise en œuvre de la formule n'est pas automatique. Tout dépend du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, qui a jusqu'à lundi pour se prononcer. S'il décide d'appliquer la formule, sa décision s'impose. Dans le cas contraire, c'est le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, qui tranchera. Noyer a prévenu mercredi que sa décision prendra en compte à la fois l'impact sur «la croissance et sur l'emploi» (un taux bas permet à la Caisse des dépôts de reprêter l'argent à des taux avantageux aux constructeurs de logements sociaux) et «le maintien du pouvoir d'achat et de l'épargne». Le gouverneur a déjà dérogé à plusieurs reprises à la formule. Lors de la dernière r