Il suffisait de laisser traîner ses oreilles après le débat sur les gaz de schiste organisé au ministère de l'Ecologie, le 3 juillet, pour distinguer les contours du lobbying dont fait l'objet cette ressource. Il y eut d'abord la phrase adressée à sa voisine par le directeur général de l'Union des industries chimiques, Jean Pelin : «La question est : faut-il tuer les écologistes ?» «Vous pensez, vraiment ?», lui a-t-on alors lancé. Et lui, hilare : «Je pense que oui !» Vinrent ensuite les félicitations adressées par le sénateur UMP Jean-Claude Lenoir au directeur de Total en charge des gaz de schiste en Europe, Bruno Courme : «Votre présentation était parfaite, très punchy, bravo !» Lenoir ? L'auteur, avec le député PS Christian Bataille, d'un rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Publié le 6 juin, ce plaidoyer pour les gaz de schiste en avait fait hurler plus d'un, tant il épousait les thèses des industriels. D'ailleurs, sur les personnes que les parlementaires ont choisi d'auditionner, seuls deux étaient en défaveur des gaz de schiste.
Que pèse vraiment le lobby ? Le débat a été relancé la semaine dernière par l'ex-ministre de l'Ecologie Delphine Batho, qui a accusé «certaines forces économiques» d'avoir obtenu sa tête. Si le cas Batho n'est pas tranché, la pression pro-gaz de schiste est bien réelle. Son but : réviser la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydra