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Libération
Récit

Le Japon relance la machine nucléaire

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Deux ans après Fukushima, Tokyo autorise le redémarrage des réacteurs du pays, placés sous la surveillance d’une nouvelle agence.
La centrale de Tsuruga, au Japon, bâtie sur une faille géologique active révélée en mai. (Photo Reuters)
publié le 11 juillet 2013 à 19h56

Le Japon a repris le chemin du nucléaire. Depuis cette semaine, les compagnies d'électricité de l'archipel peuvent demander le redémarrage de leurs réacteurs, à condition de respecter des règles de sécurité vantées comme étant parmi les «meilleurs standards au monde» par la nouvelle Autorité de régulation du nucléaire (ARN). Quatre opérateurs se sont déjà manifestés pour relancer dix unités dans les préfectures de Hokkaido, Fukui, Ehime et Kagoshima. Même si cette reprise ne concerne qu'un cinquième du parc japonais, il s'agit d'un tournant majeur, deux ans après le désastre de Fukushima qui s'est traduit par la fusion de trois réacteurs, des rejets radioactifs massifs et l'évacuation dans l'urgence de dizaines de milliers de personnes.

Lobby. Exigée par l'industrie japonaise et martelée par le Parti libéral-démocrate du Premier ministre, Shinzo Abe, la rouverture s'annonce longue et semé d'embûches. L'ARN, qui va inspecter les sites candidats à la relance, veut faire «croître une culture de la sécurité». Une très lourde tâche, vu l'opacité et les turpitudes de la filière nucléaire civile. Et en particulier de Tepco, opérateur de Fukushima, plusieurs fois épinglé pour ses mensonges et ses défaillances, avant et après la catastrophe. La compagnie avait voulu déposer un dossier pour la relance des réacteurs 6 et 7 de sa centrale de Kashiwazaki-Kariwa, dans l'ouest du pays. Mais elle a dû y renoncer à cause de l'opposition