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Décryptage

Etats-Unis : pourquoi la Fed garde les robinets ouverts

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Suspendus aux annonces de Ben Bernanke, les marchés ont accueilli avec soulagement la poursuite de sa généreuse politique monétaire.
Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, lors d'une audition à Washington devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentant, le 27 février 2013. (Photo Larry Downing. Reuters)
publié le 12 juillet 2013 à 18h28
«Rassurez-vous, on ne va pas s’arrêter de soutenir l’économie de sitôt.» Voilà en substance ce qu’a déclaré Ben Bernanke, le patron de la Banque centrale américaine en marge d’une conférence se tenant à Boston ces derniers jours. Au grand soulagement des marchés : l’indice Standard&Poor 500 a terminé sa journée, jeudi, en très forte hausse.

Pourquoi une telle excitation? Parce que le ton rassurant du président de la Fed tranche avec les déclarations faites lors d’une conférence de presse, il y a trois semaines. A ce moment-là, Ben Bernanke avait indiqué que la Fed allait commencer à mettre fin à sa politique pour soutenir l’économie dès fin 2013, après six ans de bons et loyaux services. Les marchés s’étaient inquiétés, emballés, et avait clos à la baisse.

«Ben Bernanke n'était pas content du tout face à la réaction des marchés, il ne s'attendait pas à cela», nous explique J. E. Gagnon, ancien économiste de la Fed et rattaché à l'Institute for International Studies. Le chef de la Fed a donc tenu à rectifier le tir. Son geste est d'autant plus bienvenu que cette semaine était aussi marquée par la publication des «minutes», un compte-rendu de la dernière réunion des membres du comité de politique monétaire de la Fed, qui s'est tenue les 19 et 20 juin. Un document indiquant quelques légères dissensions sur la marche à suivre au sein de la Fed.

A quoi sert la Federal Reserve System?

La banque centrale américaine soutient la reprise de l’économie du pays en ayant recours à deux instruments. D’une part, elle injecte une dose massive de liquidités afin de soutenir la reprise économique et d’influencer les taux d’intérêt à la baisse. Cela prend la forme d’achat de bons du trésor et titres hypothécaires, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois depuis le début de l’année. D’autre part, elle agit sur le taux directeur (le principal taux d'intérêt)